Cet agrume sort du lot en ce qui concerne les "liaisons dangereuses" entre médicaments et aliments.
La raison ?
Il empêche une enzyme, présente dans les intestins, de diminuer l'activité du médicament. Celui-ci traverse donc les intestins intact, d'où un risque de surdosage pour l'organisme.
Dans cet exemple précis, il faut se montrer particulièrement prudent avec 2 types de médicaments.
Les
anticholestérols, surtout la
simvastatine, sont très sensibles aux effets du pamplemousse.
"Quand vous prenez de la simvastatine et du pamplemousse en même temps, cela revient à avaler 15 comprimés pour le prix d'un explique Béatrice St-Salvi, pharmacologue et responsable de la cellule interactions médicamenteuses à l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé).
Un surdosage en simvastatine engendre des troubles musculaires comme si les muscles fondaient. Du coup, il survient une rhabdiomyolyse : les muscles qui fondent endommagent les organes vitaux. Il y a déjà eu des accidents gravissimes". Il est donc vital de déceler les premiers signes d'une intoxication à la simvastatine, en l'occurrence, des douleurs musculaires.
"On a très mal aux muscles, on se sent très courbattu, précise Béatrice Saint-Salvi. La simvastatine est un anticholestérol souvent prescrit, mais les patients qui en prennent ne connaissent pas toujours cette contre-indication.
Or, que font les personnes qui ont du cholestérol ? Elles suivent un régime et optent parfois pour le pamplemousse au petit-déjeuner. Elles avalent leur comprimé en même temps que leur jus de pamplemousse et c'est là que des complications peuvent survenir.
Les
immunodépresseurs, comme la
ciclosporine ou le
tacrolimus. Ces médicaments sont prescrits, notamment après une greffe, pour éviter les réactions de rejet.
"Si l'on consomme régulièrement du jus de pamplemousse, la concentration de ces médicaments augmente, et cela engendre une dysfonction rénale", alerte Béatrice Saint-Salvi.
"Le rein s'épuise et fonctionne ensuite moins bien".Ce qu'il faut faire :
Béatrice Saint-Salvi est formelle :
"Que ce soit le jus ou le fruit, il faut éviter le pamplemousse"Si, néanmoins, vous ne pouvez pas vous en passer, suivez les recommandations de l'AFSSAPS en évitant de boire du jus de pamplemousse
dans les 2 heures qui précèdent la prise des médicaments et en limitant sa consommation à moins d'un quart de litre par jour.
Cet article est extrait du magazine "Nous deux" du 17 au 23 novembre 2009.